L’évolution rapide de la situation sur le terrain en Syrie au cours des derniers jours soulève de nombreuses questions quant à ses causes, ses répercussions et son lien avec divers facteurs externes et internes.
Après plusieurs années de relative stabilisation des lignes de démarcation entre les différentes parties du conflit syrien, rendue possible par des accords entre la Russie, la Turquie et l’Iran (avec l’assentiment tacite des États-Unis), les récentes offensives militaires lancées par les factions de l’opposition et Jabhat Fatah al-Sham ont mis un terme au «gel du conflit» issu du «processus d’Astana». Ces opérations ont bouleversé les équilibres établis et modifié de manière spectaculaire la réalité sur le terrain.
En quelques jours, les positions de l’armée syrienne se sont effondrées sur plusieurs fronts, redessinant les «frontières» internes. Les rebelles et Fatah al-Sham ont avancé dans des dizaines de localités, repris des positions stratégiques telles que Saraqib, Maarrat An-Numan, les bases aériennes et aéroportuaires d’Abu Dhuhur, d’Alep et de Nayrab, ainsi que de vastes zones longeant les autoroutes Damas-Alep et Hama-Idlib, tout en s'emparant de la quasi-totalité d’Alep, deuxième ville du pays.