samedi 9 juin 2018

Le paradoxe palestinien

La Palestine est aujourd’hui, soixante-dix ans après la Nakba et cinquante et un an après la défaite de 1967, reconnue officiellement par 135 États. Elle a adhéré à l’UNESCO et à la Cour Pénale Internationale après son admission en tant qu'État observateur des Nations Unies en 2012, et les votes de routine à l’assemblée générale onusienne sur le droit à l’auto-détermination montrent le soutien qu’elle reçoit de la part des États membres. Le dernier vote (décembre 2017) lui a accordé 176 voix contre 6 (dont Israël et les États-Unis).
Cela a lieu alors qu'en Europe et dans le monde, des intellectuels, des associations citoyennes, des partis politiques et des organisations de défense des droits de l’Homme affichent de plus en plus leur solidarité avec les Palestiniens, et réclament des sanctions politiques et économiques contre Tel Aviv.
Paradoxalement, la situation en Palestine ne cesse de se détériorer. Gaza est depuis plus de onze ans sous blocus, Jérusalem-Est et les villes de la Cisjordanie sont encerclés par les colonies et les checkpoints militaires. Les territoires palestiniens sont fragmentés et découpés par le mur de séparation et par les autoroutes construites sur des terrains confisqués et réservées exclusivement aux colons et aux soldats de l’occupation.