Depuis le
15 mars 2011, des manifestations secouent plusieurs villes syriennes. A la
surprise de beaucoup d’observateurs, la Syrie n’a pas incarné l’exception du
printemps arabe malgré le climat de terreur permanent y régnant, l’état
d’urgence imposé depuis 1963, les souvenirs des massacres perpétrés par l’armée
et les troupes d’élites dans la ville de Hama en 1982 (coutant la vie à près de
20.000 personnes), l’existence de centaines de prisonniers politiques, et
l’exil forcé de milliers de syriens. Par Nadia Aissaoui et Ziad Majed pour Mediapart.fr
La plus grande mobilisation a eu lieu dans la ville de Deraa, au sud du pays. Elle a fait suite à l’arrestation et la torture par les services de renseignement du régime d’une dizaine d’enfants qui avaient eu l’audace d’écrire sur les murs de la ville « vive la liberté ». Choqués et révoltés par la cruauté de cet acte, quelques milliers de manifestants sont sortis dans la rue scandant des slogans hostiles au régime. L’armée déployée n’a pas hésité à ouvrir le feu faisant une trentaine de victimes. L’effet catalyseur produit par les funérailles de ces dernières a généralisé la colère dans toute la province de Houran, accentuant ainsi la répression et augmentant le nombre de morts tombés sous les balles des militaires. A partir du 25 mars, les manifestations se sont répandues comme une trainée de poudre, dans les quartiers de Damas, Hama, Idlib, Douma, Banias, Deir Ezzour, Homs, Jabla et Lattaquié, et plus tard à Qamechlo.
Pour calmer
la colère grandissante, des responsables du régime ont annoncé des
augmentations de salaires, promis des mesures en vue de réformes dont la mise
en œuvre devait être officialisée par le discours du président Bachar Assad le
31 mars. Il n’en a rien été, ce dernier n’a fait que réitérer les promesses
déjà formulées sans émettre aucune mesure concrète. De plus, pour intimider les
opposants, des manifestations de soutien au président ont été savamment
orchestrées sans pour autant produire l’effet escompté. Les manifestations ont
repris et des marches ont été organisées le 1er Avril dans plus
d’une quinzaine de villes à travers la Syrie. Les syriens à l’étranger se sont
également mobilisés dans des villes européennes, américaines et arabes.
Qu’est-ce
qui fait que la Syrie ait été considérée comme une particularité comme
certains médias et commentateurs sceptiques ont pu le relayer en
affirmant que le vent du changement qui a soufflé sur Tunis et le Caire
n’atteindrait jamais Damas?
Trois
théories ont souvent été avancées pour argumenter la particularité du régime
syrien : la première est liée à la chape de plomb qui s’est abattue sur le
pays depuis les massacres de Hama et la peur qui en a découlé et qui s’est
profondément ancrée dans les consciences des populations. La seconde est en
rapport avec les positions de politique étrangère adoptées par le régime - à
savoir sa rhétorique face aux israéliens - en phase avec l’opinion publique
syrienne. La troisième, se centre sur la dimension communautaire de la société:
des divisions verticales seraient susceptibles de susciter des craintes et des
inquiétudes de voir des scénarios de violence et de chaos rappelant le cas de
l’Irak déchiré par ses luttes fratricides et ses clivages confessionnels depuis
la chute de son régime Bassiste (jumeau ennemi du Baas syrien) suite à
l’invasion américaine.
Les trois
théories se sont montrées incapables d’appréhender la réalité dans tous ses
aspects. La chape de plomb n’a pas résisté à la nouvelle génération née après
la terreur des années 80 et affranchie de la peur de ses ainés. La Tunisie et
l’Egypte ont eu un effet de contamination systématique et ont ouvert la voie du
possible. Quant aux positions du régime par rapport au conflit israélo arabe,
elles ne font pas illusion pour une grande partie des syriens qui rappellent
que le front le plus calme avec l’état hébreux depuis 1974 est celui du
Golan occupé. De plus, la justification de « la résistance contre l’ennemi
extérieur » par le despotisme, les tribunaux militaires, la corruption, et
les prisons politiques est depuis longtemps un argument obsolète. Le
silence du régime face aux deux opérations israéliennes sur le sol syrien (en
2006 contre des radars sur la frontière libanaise, et en 2007 contre des
installations militaires dans l’est du pays) fait l’objet de railleries et de
blagues incessantes.
Le scénario
irakien quant à lui est pris au sérieux puisqu’il reflète une inquiétude
légitime chez une partie des syriens. C’est la raison pour laquelle l’opposition
et les manifestants en général évitent toute allusion confessionnelle dans
leurs slogans et leurs actions. Ils dénoncent le double langage du régime
qui se veut rassurant sur l’union nationale autour du président Assad, tout en
brandissant la menace d’un scénario confessionnel et alimentant les tensions
dans les villes mixtes entre Sunnites et Alawites (ex : Lattaquié sur la
côte méditerranéenne, proche du fief de la communauté Alawite, minoritaire dans
le pays, de laquelle est issue la famille Assad).
Les outils
et l’organisation de la contestation
Dans un
pays sous état d’urgence, où les rassemblements sont interdits et la presse
muselée, il est difficile d’organiser un quelconque mouvement. Sur place,
il ya très peu de correspondants internationaux car les journalistes étrangers
ont besoin d’un visa qui est très rarement accordé. Les journalistes qui
exercent sur place sont très contrôlés dans ce qu’ils écrivent et pour ceux de
l’audio-visuel surveillés de près (y compris la liste de leurs intervenants en
studio). D’ailleurs deux journalistes syriens qui écrivent dans la presse arabe
et trois reporters de l’Agence Reuters ont été arrêtés au début du soulèvement
(les reporters de Reuters ont été libérés plus tard), de même que des avocats
et militants de droits de l’homme qui ont intervenu par téléphone sur des
chaines de télévision étrangères pour témoigner de la situation.
C’est pour
faire face à l’impossibilité de la rencontre physique et la censure généralisée
qui s’est abattue sur les médias qu’une nouvelle génération s’est emparée de
tout un ensemble d’outils et de modes de communication. Elle est parvenue par
ce moyen à briser la censure et à donner du courage à une grande partie de la
population et surtout à témoigner de l’ampleur de la répression exercée sur des
manifestants pacifiques.
Largement
inspirés des autres révolutions arabes, c’est le réseau facebook et le service
youtube qui ont servi de précurseurs à l’organisation de la contestation.
L’exemple du jeune syrien F. As-Sayed résidant en Suède qui a créée une page
facebook « La révolution
syrienne 2011» en est un cas probant. Le nombre d’adhérents a
augmenté à une vitesse vertigineuse en l’espace de quelques jours et compte
aujourd’hui plus de 105 mille personnes. Le contenu de la page ne permet pas
d’affilier son coordinateur à une quelconque idéologie et le langage de
mobilisation non plus. Il s’adresse à un public large rassemblé sur des
revendications communes, entre autres la nécessité de la levée de l’Etat
d’urgence, l’ouverture politique, l’octroi de liberté d’expression et
d’organisation de la société civile, et la libération de tous les prisonniers
politiques.
Y figurent
également un nombre incalculable de vidéos prises via les téléphones mobiles
des manifestants. Ce sont d’ailleurs ces mêmes vidéos dont s’est emparée la
plupart des médias compte tenu de l’impossibilité de déployer des
correspondants sur place.
Des pages
comme celle-ci, il en existe une dizaine, relayant à peu de choses près les
mêmes informations et mots d’ordre. On peut trouver également des pages telles
que SNN (Réseau
d’Information de Damas), une alternative à une couverture médiatique arabe et
internationale dubitative qui a mis un certain temps à se mettre en place.
De
véritables forums virtuels et laboratoires d’idées ont bourgeonné en série se
fédérant mutuellement et jouant un rôle moteur dans la coordination des
manifestations. Ils présentent un avantage technologique net sans précédent en
termes de diffusion de l’information quasiment en temps réel. Il faut noter que
la révolution syrienne sur le net est largement soutenue et relayée par la page de la révolution égyptienne (cruciale
dans la mobilisation à la place Tahrir du Caire) qui diffuse informations,
vidéos, forums, liens utiles et qui compte plus d’un million de membres.
Voici un
exemple type d’actions proposées par la page « Révolution syrienne
2011 » qui a permis de toucher des milliers de citoyens dont beaucoup
n’avaient pas accès à internet. Il a été fait appel à toute personne désirant
aider la révolution depuis l’étranger d’envoyer un SMS avec un mot d’ordre
commun pour les manifestations, en composant le code du pays et de la région
suivi de chiffres pris au hasard. De cette façon, le même message était
communiqué quasiment au même moment à une frange non négligeable de la
population. Cela a permis à des centaines d’exilés syriens de se sentir
pleinement acteurs dans l’organisation de la contestation dans leur pays. Cette
expérience a également évité de mettre en danger des activistes syriens de
l’intérieur qui auraient étaient rapidement repérés par les services de renseignement,
d’autant plus que la plus importante société de communication
« Syriatel » appartient à Rami Makhlouf, le cousin du président.
Un autre
exemple montrant l’habileté des manifestants à contourner la censure, est celui
des habitants de Deraa. Suite à leur soulèvement du 15 mars, les autorités ont
coupé les lignes téléphoniques et internet de la ville. Des habitants
s’approvisionnant en puces téléphoniques et connections internet depuis la
Jordanie limitrophe (dont les services sont plus performants et moins couteux)
n’ont donc pas pu être privés d’accès à facebook, aux pages internet et à
youtube.
Par
ailleurs les mosquées ont joué un rôle clé dans la mobilisation. Etant donné
l’état d’urgence et l’interdiction stricte des rassemblements, les mosquées se
sont substituées à l’espace public puisqu’elles ont favorisé les rencontres des
« fidèles » au minimum chaque vendredi, jour traditionnel de prière
sacré qu’il est extrêmement difficile d’interdire. Les appels à manifester ont
été diffusés par ce canal. De la même façon, les funérailles dans les villes où
des manifestants avaient été tués (région de Deraa, Ankhel, Assanamein dans le
Houran, région de Douma près de Damas et Lattaquié) se sont transformées en
autant de manifestations pour exprimer une colère et une haine du régime trop
longtemps contenues.
Des posters
géants et des statuts des deux Assad père et fils ont été détruits, comme un
signe de l’effondrement du mur de la peur. Comment le régime du Baas va-t-il
réagir face au courage exceptionnel et à la détermination de son peuple ?
Les semaines à venir nous apporterons sans doute quelques réponses. Mais en
tout état de cause, une certitude persiste: la peur a changé de camp, et la
Syrie ne sera plus jamais une république de la peur et du silence.
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Al-Jazeera
et les deux poids deux mesures
Al-Jazeera
est la chaine emblématique du paysage audio-visuel de l’information dans le
monde arabe. Elle est basée à Doha, capitale du Qatar.
Si elle fut
la chaine des révolutions égyptienne, tunisienne, libyenne et yéménite,
Al-Jazeera a délibérément fait abstraction des émeutes chez le voisin du Qatar,
le Bahreïn, et s’est montrée réservée par rapport à la révolution syrienne sous
prétexte d’une neutralité (dont elle a omis de faire preuve auparavant). Une « neutralité »
qui a offert de larges tribunes médiatiques aux défenseurs et proches du régime
syrien en leur donnant ainsi la possibilité de commenter régulièrement
l’actualité. L’utilisation même d’un certain vocabulaire était équivoque
(ex : les syriens « veulent plus de libertés, et plus de
réformes » – comme s’il y avait déjà des libertés et des réformes dont les
manifestants étaient insatisfaits). Ce qui n’a pas manqué de provoquer une
vague d’indignation au sein de l’opposition syrienne : d’ailleurs la page
de leur révolution a fini par accuser Al-Jazeera de complicité avec le régime
de Damas et a récolté un grand nombre d’appels au boycott de la chaine.
Positions
des « voisins de la Syrie »
Turquie : le
PM Erdogan a apporté un soutien « modéré» au régime syrien, tout en
l’invitant à entendre la contestation et les revendications de son peuple et à
commencer par la mise en place de réformes politiques dans les plus brefs
délais.
Liban : les
déclarations du président de la république Michel Souleiman sont en faveur de
la « stabilité » en Syrie et du pouvoir en place, alors que les
libanais restent divisés sur la question. L’alliance du 14 mars (mené par Saad
Hariri) sympathise avec le soulèvement mais ne se prononce pas officiellement
pour éviter les accusations d’ingérence dans les affaires syriennes. De son
côté, le camp du 8 mars (dirigé par le Hezbollah allié stratégique des
régimes syriens et iraniens) apporte un soutien inconditionnel à la politique
du président Assad.
Jordanie :
silence officiel.
Iraq :
silence officiel.
Israël :
Silence officiel, tandis que plusieurs articles dans le Jerusalem Post, Maariv,
et Haaretz expriment en clair l’idée qu’il vaut mieux avoir affaire à
Assad, un « dictateur que nous connaissons » et qui contrôle le front
calme du Golan, plutôt que de se trouver « confronté à l’inconnu ou le
chaos ».
Un film, un
livre et une citation sur la Syrie du Baas
Film :
Omar Amiralay, Déluge au pays du Baas, 2003, 46' (Tawafan
Fi Balad Al Baas)
Un film dont l'action se déroule dans le village d’El Machi, auprès du barrage de l’Euphrate, entité qui se fait "résumé" d'un pays que le parti Baas façonne depuis quarante huit ans.
Un film dont l'action se déroule dans le village d’El Machi, auprès du barrage de l’Euphrate, entité qui se fait "résumé" d'un pays que le parti Baas façonne depuis quarante huit ans.
Né en 1944
à Damas, Omar Amiralay suit des études théâtrales à Paris puis rejoint l’IDHEC.
Il réalise en Syrie plusieurs films dès les années 1970 dont La Vie
quotidienne dans un village syrien, le sarcophage de l’amour et le
plat de sardine. Il réalise également une vingtaine de documentaires pour
la télévision française dont Le malheur des uns (1981), Les
senteurs du paradis (1982), L’ennemi intime (1985),
et Par un jour de violence ordinaire (1995) dédié à son ami
Michel Seurat enlevé et tué au Liban et auteur de L’Etat de Barbarie (livre-référence
sur le régime syrien).
Omar est
décédé le 5 février 2011. Ses films n’ont jamais été projetés en Syrie, en
raison de la censure politico-culturelle. Plusieurs articles lui ont rendu un
vibrant hommage durant ce soulèvement syrien, lui qui regrettait quelques jours
avant sa mort de ne pas pouvoir encore sentir le parfum du jasmin de la
révolution tunisienne envahir son pays bien aimé.
Livre : Moustafa
Khalifé, La Coquille, Sindbad, Actes Sud, Septembre 2007
Journal
d'un prisonnier politique syrien, écrit dans une langue légèrement romancée,
volontairement exempte de tout pathos, ce livre apporte un terrible témoignage
sans équivalent jusqu'à présent, sur la répression qui s'est abattue sur le
pays durant le long règne du président Assad. Khalifé a passé 17 ans en prison
dans le désert de Palmyre suite à des accusations politiques.
Citation : « La
Syrie ne restera pas le royaume du silence », Riad Turk.
Riad Turk
(81 ans) est un opposant politique de gauche. Il vit toujours en Syrie. La
citation correspond au titre de son article publié le 12 mars 2011 dans le
quotidien Al-Quds Al-Arabi (Londres). Turk a passé 18 ans en
prison sous le règne d’Assad père, et près de 2 ans sous le règne du fils.
Vidéos :
Portraits
et posters des Assads déchirés : Symboles de la révolution, ses
vidéos montrent les manifestants à Homs et à Deraa déchirant les posters géants
des présidents Assad père et fils.
Ma fi khouf
baad el- youm – des manifestants à Homs scandant :
« plus de peur après ce jour ».
Samih
Choukair (musicien et chanteur syrien) : Sa chanson dédiée aux
martyrs de Deraa s’intitule « O’ honte» (Ya ‘Heif) et
s’indigne contre le gouverneur qui tue son peuple.
La Syrie du
Baas en quelques dates :
1963 :
Coup d’état : le parti Baas prend le pouvoir, et décrète l’état d’urgence
et les lois martiales dans le pays.
1966 :
Des règlements de compte ont lieu au sein du parti et de l’élite militaire au
pouvoir.
1967 :
Le Golan syrien est occupé par l’armée israélienne suite à la guerre des six
jours.
1970 :
« Mouvement rectificatif » : Hafez Al-Assad, ministre de la
défense, prend le pouvoir en évinçant ses rivaux.
1973 :
Les armées égyptienne et syrienne lancent une offensive militaire pour libérer
leurs territoires occupés et gagnent du terrain, mais la contre offensive
israélienne les oblige à se replier. Un cessez-le-feu est déclaré.
1976 :
L’armée syrienne envahit le Liban, plongé dans la guerre civile.
1982 :
30 à 40 mille syriens sont tués dans des répressions suite à des émeutes
populaires et à un soulèvement des frères musulmans, dont 20 mille dans la
seule ville de Hamah.
1983 :
L’armée syrienne bombarde les positions de l’OLP fidèles à Yasser Arafat dans
les camps de réfugiés palestiniens au nord Liban.
1984 :
Hafez Al-Assad fait échouer un coup d’état orchestré par les brigades spéciales
de son frère Rifaat.
1991 :
L’armée syrienne participe à l’opération « Desert Storm »
menée par les Etats Unis pour la libération du Kuwait, occupé depuis fin 1989
par les troupes irakiennes de Saddam Hussein.
1992 –
1999 : Négociations entre Damas et Tel Aviv qui se soldent par un échec.
Israël maintient l’occupation du Golan.
Juin 2000 :
Décès de Hafez Al-Assad. Amendement constitutionnel pour abaisser l’âge légal
de la présidence (de 40 à 34 ans) afin de permettre à son fils Bachar d’être
candidat. En juillet, Bachar est élu au cours d’un référendum avec 97,3% de
Oui.
Septembre
2000 – Fevrier 2001 : un court printemps syrien a lieu suite à la
publication d’un communiqué signé par 100 intellectuels (connu sous le nom du
communiqué des 99 avec un nom ajouté à la dernière minute) réclamant des
libertés, des réformes, et la fin de l’état d’urgence. Des manifestes, forums
et articles critiquent ouvertement le despotisme. Des dizaines d’intellectuels
et de militants démocratiques sont arrêtés. Fermeture et interdiction
d’activité de tous les forums.
Mars
2004 : soulèvement populaire dans les régions kurdes du pays. Le
soulèvement soutenu par les forces de l’opposition est violemment réprimé. Des
dizaines de jeunes manifestants sont tués.
Avril
2005 : Assassinat de l’ancien premier ministre libanais Rafic Hariri.
Damas est accusée, et doit retirer ses troupes du Liban après 29 ans de
présence suite à des pressions internationales et à une large mobilisation
populaire libanaise.
Octobre
2005 : des partis politiques, des personnalités et intellectuels syriens
signent « La déclaration de Damas pour le changement démocratique »
présentant un plan d’action politique pour changer la situation dans le pays.
Plusieurs signataires sont arrêtés. Certains sont toujours dans les prisons du
régime.
2010 :
Le bilan de la première décennie de Bachar est médiocre : la répression
est omniprésente contre toute opposition, la corruption touche les plus hauts
cercles du pouvoir, la croissance économique ne décolle pas et le chômage en
constante augmentation.
Mars
2011 : Des appels sur Facebook à un soulèvement, s’inspirant des
révolutions tunisienne et égyptienne, mobilisent des dizaines de milliers de
syriens dans plus de 15 villes. La répression des forces du régime contre les
manifestants a fait jusqu’au 3 avril plus de 80 morts, des centaines de blessés
et de prisonniers, parmi lesquels des femmes et des enfants.