Nos lieux ne nous quittent jamais. Nous les transportons en nous partout. Nous gardons des lueurs de leurs lumières, des échos de leurs bruits, une part de leur chaleur au fond de nos cœurs.
Il nous arrive de les
oublier, ou de ne plus penser à leurs sentiers, aux chemins qui mènent vers
eux, au quotidien à l'ombre de leur soleil, au vécu sous leurs cieux ou leurs
toits... Mais il suffit souvent d'une image, d'une mélodie, d'une brise, d'un
goût ou d'une discussion pour qu'ils resurgissent, pour que leurs détails et
allures réémergent devant nos yeux et pour que des souvenirs nous rattrapent et
nous surprennent.
Nos lieux nous habitent,
certains - devenus difficiles d'accès - nous hantent. En faire l'inventaire,
accepter de tourner tendrement des pages, défendre d'autres et garder l'espoir
de les redécouvrir un jour semble le seul remède à la mélancolie qui rode
autour de nous à chaque fois qu'un orage renvoie à l'odeur d'une première pluie
et à chaque fois que la musique d'un réveil résonne sous de nouveaux draps...