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Bastamag: Quand on voit, sur le temps long du conflit, la réticence des États-unis et de l’Europe à soutenir réellement l’opposition, on semble bien loin de la thèse d’une guerre qui serait au service de l’«impérialisme» occidental, ou pilotée de l’extérieur pour s’approprier les ressources du pays, comme on l’entend parfois...
ZM: Malheureusement sur le Moyen-orient, les théories du complot sont toujours florissantes. Cela s’explique par un contexte particulier : des ressources importantes, notamment pétrolière et gazière, la position stratégique de la région, ou encore le conflit israélo-arabe, qui a nourri un sentiment de deux poids deux mesures. Ensuite, par des expériences récentes : la fabrication américaine de fausses preuves pour justifier l’invasion de l’Irak en 2003, et l’intervention en Libye, où la résolution 1973 des Nations-unies destinée à protéger les populations a été utilisée pour précipiter la chute du régime. La conséquence est qu’en occident, dans certains milieux à gauche, un discours officiel hostile à l’un des régimes arabes est immédiatement taxé d’"impérialisme", et de volonté «interventionniste» cachée derrière la question des Droits de l’homme.
Les sociétés arabes et leurs populations sont absentes des analyses de la majorité des «experts» occidentaux. On ne connaît pas la société syrienne et les rapports de classes qui la traversent. On ne lit pas ses intellectuels, leurs récits des expériences carcérales, leurs projets de réformes, leurs relations avec le régime, la peur. On parle géostratégie, frontières, pétrole, pipelines… Mais la Syrie n’est pas le bon endroit pour les obsessions pétrolières et gazières !.... Il s’agit surtout d’une révolution dont il faut comprendre les causes profondes, de la lutte d’un peuple pour sa liberté, qui s’est transformée en lutte armée puis en guerre totale. La base du problème est là. Dans les discours politiques dominants, en France par exemple, on ne voit plus que les rivalités entre les grandes puissances, le conflit entre sunnites et chiites… Certains ne peuvent s’imaginer qu’une société à majorité musulmane puisse lutter pour la dignité et pour sa liberté. Non, pour eux, ce sont sans doute des télécommandes qui ont fait descendre des millions de personnes dans la rue!
Les sociétés arabes et leurs populations sont absentes des analyses de la majorité des «experts» occidentaux. On ne connaît pas la société syrienne et les rapports de classes qui la traversent. On ne lit pas ses intellectuels, leurs récits des expériences carcérales, leurs projets de réformes, leurs relations avec le régime, la peur. On parle géostratégie, frontières, pétrole, pipelines… Mais la Syrie n’est pas le bon endroit pour les obsessions pétrolières et gazières !.... Il s’agit surtout d’une révolution dont il faut comprendre les causes profondes, de la lutte d’un peuple pour sa liberté, qui s’est transformée en lutte armée puis en guerre totale. La base du problème est là. Dans les discours politiques dominants, en France par exemple, on ne voit plus que les rivalités entre les grandes puissances, le conflit entre sunnites et chiites… Certains ne peuvent s’imaginer qu’une société à majorité musulmane puisse lutter pour la dignité et pour sa liberté. Non, pour eux, ce sont sans doute des télécommandes qui ont fait descendre des millions de personnes dans la rue!
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