« Dans
l’imaginaire occidental, le loup est le représentant par excellence de l’autre
naturel, sauvage et menaçant. Au cours de l’histoire, notre incapacité à
dominer les loups leur a conféré une dimension mythique qui s’est frayé un
chemin dans la culture populaire, et lentement mais sûrement, a éclipsé la
description plus objective qu’en faisaient les naturalistes ».
C’est à partir
de ce postulat que l’anthropologue libano-australien Ghassan Hage établit dans son
essai[1] plus d’une analogie entre la figure du « Loup » et
celle « fantasmée » et mondialisée du « musulman »
aujourd’hui. En présentant le racisme comme « pensée et pratique visant à
problématiser, exclure, marginaliser, discriminer, précariser, exploiter, criminaliser,
terroriser, nourrir des fantasmes d’extermination contre un groupe de personnes
identifiées, que l’on imagine partager un trait déterminant commun et hérité »,
il considère que les pratiques et opinions antimusulmanes se sont avérées la
forme dominante du racisme des deux dernières décennies.