Deux ans après le début du soulèvement contre le despotisme en Syrie, le pays est dévasté. Mais la révolution a pourtant généré une explosion de créativité artistique et une libération prodigieuse de la parole, par Nadia Aissaoui et Ziad Majed (paru dans l'Express).
Plus de deux années se sont écoulées depuis que les syriens se sont soulevés contre un des régimes les plus despotiques au monde. Le bilan humain et matériel est des plus lourds. Des villes et villages entiers ont été dévastés. Le régime n'a jamais hésité à déployer son artillerie, son aviation militaire, et récemment ses missiles balistiques pour semer la mort et en venir à bout de la révolution. Il a échoué à faire plier un peuple qui résiste, jusque-là sous le regard velléitaire du monde.
Dans ce paysage éclaté, la révolution a pourtant généré une explosion de créativité artistique et une libération prodigieuse de la parole. Ainsi, la Syrie assiste depuis deux ans à l'émergence de jeunes photographes, cinéastes et reporters au talent exceptionnel.
Pour eux, c'est un combat en soi d'avoir dès les premiers instants filmé, enregistré et documenté l'horreur et la beauté, la haine et la bravoure, la célébration et le deuil. C'est même une exigence vitale pour écrire l'Histoire, car une fois la page de cette dictature sanglante des Assad (qui aura duré au moins 43 ans) tournée, rien ne sera livré à l'oubli et à l'amnésie.
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