La Palestine est aujourd’hui, soixante-dix ans après la Nakba et cinquante et un an après la
défaite de 1967, reconnue officiellement par 135 États. Elle a adhéré à
l’UNESCO et à la Cour Pénale Internationale après son admission en tant qu'État
observateur des Nations Unies en 2012, et les votes de routine à l’assemblée
générale onusienne sur le droit à l’auto-détermination montrent le soutien
qu’elle reçoit de la part des États membres. Le dernier vote (décembre 2017) lui
a accordé 176 voix contre 6 (dont Israël et les États-Unis).
Cela a lieu alors qu'en Europe et dans le monde, des intellectuels, des
associations citoyennes, des partis politiques et des organisations de défense
des droits de l’Homme affichent de plus en plus leur solidarité avec les Palestiniens, et réclament
des sanctions politiques et économiques contre Tel Aviv.
Paradoxalement, la situation en Palestine ne cesse de se
détériorer. Gaza est depuis plus de onze ans sous blocus, Jérusalem-Est et les
villes de la Cisjordanie sont encerclés par les colonies et les checkpoints
militaires. Les territoires palestiniens sont fragmentés et découpés par le mur
de séparation et par les autoroutes construites sur des terrains confisqués et réservées
exclusivement aux colons et aux soldats de l’occupation.